Intura.net : les clés des cultures. Approche plurielle des sociétés
   
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3 mars 2005

Maman, je veux mes corn-flakes* !

Absolument relatif. La faim de l’enfant est absolue, la présence de corn-flakes au fin fond du rif marocain, relative. Pourtant la faim existe et les corn-flakes également. La petite fille le sait bien qui a l’habitude de réclamer les uns quand l’autre se fait trop pressente. Ils existent simultanément quelque part mais pas à cette heure précise, à cet endroit particulier. Comment expliquer à une petite fille de 4ans cette relativité absolue ?

Combien de petites filles (et de petits garçons bien-sur, nous ne voulons pas être taxés de sexisme !) devenues grandes (grands) courent toujours le monde à la recherche de leurs « corn-flakes » d’adultes ? Ceux-ci ont pour noms tourisme, ethnologie, aide au développement, médecine d’urgence, actions humanitaires, missions économiques ou d’églises, etc. Ce sont leurs nourritures de grandes personnes. Elles ont un goût familier, tolérable quand il se situe entre le « ni trop ceci, ni pas assez cela », bref, un goût édulcoré. Les corn-flakes ne font-ils pas partie, maintenant, de ces « produits-nouvelles valeurs partagées » donc universels ?

Faim, ces adultes ont faim. Faim des autres, faim de connaissances, soif d’aider, soif de découvrir et toujours surpris de ne pas trouver instantanément ailleurs, une transposition fidèle de leur univers quotidien.

Peut-être est-ce un simple regard qu’il faudrait soigner et les compréhensions s’éveilleraient ? Pour cela… Le nettoyer délicatement, les yeux sont fragiles. L’accoutumer au vent, à la pluie, à la pauvreté, à la diversité vite qualifiée d’étrangeté, dans ces ailleurs parapluies et bateaux ont d’autres existences. Laisser tomber les filtres qui déforment la réalité des couleurs et des formes. Se dépouiller des effets d’optique. Prendre la mesure du temps local.

Pour enfin accepter de se laisser submerger, engloutir, émerveiller pour mieux recouvrer la vue, l’esprit et … son âme d’enfant affamé.

L’équipe de rédaction d’Intura.net


*Toute ressemblance avec une histoire vraie ne pourrait être que fortuite, car la petite fille n’aurait certainement pas dit : « Je veux »… mais « J’aimerais bien, s’il te plait… » enfin … peut-être !

 


24 février 2005

Regards transatlantiques.

Autant d’hommes, autant de regards.

Un même océan baigne les côtes de pays situés dans un même hémisphère. Peut-on en déduire que cette imprégnation similaire conduise les hommes à partager un même regard ? Ou Monsieur de Montesquieu et sa théorie des climats seraient-ils toujours d’actualité ?

Jugez-en au travers des articles proposés cette semaine.

Un chilien tout baigné de littérature découvre le Brésil et pourtant rien ne l’a préparé à ce corps à corps avec les éléments, la nature, le climat. Découvertes, interrogations, déconstruction, reconstruction, adaptation c’est ce qu’il va nous offrir en partage, dans sa langue d’origine, pendant 7 semaines. Nous suivrons son parcours géographique et son itinéraire personnel fait de bosses et de déliés.

Si la littérature pousse au voyage, elle impressionne souvent notre mental d’images fortes. Films intérieurs au moins aussi vivants et déroutants que bien des productions à grand spectacle et pourtant des cinéastes continuent à se battre pour travailler. Thierno Dia fait partie de ceux-là. Pour lui, le cinéma, outil de lecture irremplaçable d’une société, permet de décrypter en creux, culture, politique, économie… Si l’on mesure la qualité d’un griot à son impertinence, ce cinéaste sénégalais s’inscrit dans une lignée qui pourrait bien être utile à toutes nos sociétés sans exception.

Oralité, écriture, cinéma ne sont que les « supports » indispensables à la projection de nos regards intérieurs plus ou moins apaisés, plus ou moins bleus, plus ou moins profonds. Chimères et monstres peuplent nos océans… nos transes - Atlantiques.

L'équipe de rédaction d'Intura.net


09 février 2005

Envie de Vivre.

Malgré les combats, malgré les tortures, malgré la misère, malgré les destructions, l’homme fait montre d’une formidable capacité à tenter de vivre mieux et quelque fois à vivre autrement.

Le migrant quitte son continent affamé par une cohorte de dictateurs « amis », en quête d’une Vie meilleure.

Le Palestinien, l ‘Afghan, le Tchétchène et tant d’autres fuient les zones de combat à la recherche du calme indispensable à la Vie.

La nature frappe, des milliers de personnes, tout chagrin roulé en boule au fond de leurs destins, s’appliquent à continuer à Vivre.

Formidable énergie que la Vie !

Si nous étudions, parlons et communiquons autour des cultures c’est tout simplement parce que, nous même, nous avons été frappés par cette adaptation, ce mode ou cette force de Vie.

L’Afrique immergée au Japon que nous offre une européenne nous rappelle que rien n’est évident. Tout doit nous interroger toujours et partout les gestes, les attitudes, le temps, l’espace et …la présence d’un enfant dans un bureau.

Naissance, vie et … mort…

Vie…Mort.

Mort.

Mais quelle mort, ici, en Occident, semble nous dire Louis Naud Pierre qui lui est Haïtien?

Etre prêt à vivre sa mort, lui répond-on.

Et nous continuerons à nous interroger sur ces fondements culturels qui font que votre Vie, notre Vie, leur Vie n’est ni tout à fait la même ni tout à fait une autre.

 

 

L’équipe de rédaction d’Intura.net


24 janvier 2005

Rendons à César…

Non ! Tout ne se vaut pas. Les mots ont un sens. Les porteurs de mots ont une responsabilité. Parfois, quand les circonstances l’exigent, Intura se doit de naviguer à contre-courant.

Dans un environnement aux contours de  plus en plus flous, beaucoup cherchent à se raccrocher à des idées assénées avec force. Celui qui parle haut ou de manière séduisante a de fortes chances de se trouver nanti d’adeptes. Bientôt promu ou auto-proclamé, « gourou », il saura nous dire quoi et comment penser. D’autres, las de s’interroger ou tout simplement « en paresse » préfèrent suivre le courant, accepter les truismes ambiants pour les véhiculer sans les passer au crible de leur intelligence.

L’ « idée » circule  dans l’air ambiant, elle doit être bonne. Peu importe sa provenance ! Peu importe qui la professe!

Par cette livraison d’articles, nous vous offrons quelques éléments de réflexion à opposer à ce que nous appellerons gentiment des « tics de langage ».

Florilège de ces « curiosités ambiantes » qui nous grattent les nerfs :

« La colonisation a permis d’éduquer et de soigner des sauvages qui n’auraient jamais pu atteindre notre degré de civilisation si nous n’avions pas agi ainsi à leur égard et de façon si désintéressée … »  Sous-entendus… les ingrats et les incapables, regardez ce qu’ils ont fait de ce que nous leur avons légué…

Que celui qui n’a jamais entendu cette  phrase y compris dans la bouche de personnes bien intentionnées entre en contact avec la rédaction ! Et pour nous tous, la lecture des écrits de Jean Martin Coly nous amènera à plus de compréhension.

« Tokyo est une ville américanisée ». Il suffit de lire les impressions sur cette ville pour comprendre qu’il ne suffit pas de regarder trois photographies pour appréhender ou encore moins comprendre ce qui demeurera un mystère… la culture d’un peuple conjugué à une ville… devenue capitale… d’un pays entré rapidement dans une « modernité »… venue d’un ailleurs… occidental. L’identité de Tokyo se construit au quotidien aujourd’hui encore.  Le regard que nous vous livrons sur cette ville, quand bien même fut-il celui d’une urbaniste,  reste sans nul doute empreint de l’identité personnelle de la rédactrice.  Ce Tokyo existe pour Emmanuelle Borne, il fait partie de sa vie, elle fait partie de cette ville et pourtant il reste dans un « ailleurs » qui n’existe peut-être pas aux yeux d’autres Tokyoïtes…

« Identité ». Voilà un de ces termes que l’on retrouve assaisonnés à toutes les sauces, il devient incontournable. De l’identité graphique d’une entreprise, à la recherche de l’identité d’un produit, en passant par l’obligation de posséder une carte d’identité… (entre parenthèse, on peut se demander comment les habitants d’un pays où la carte d’identité n’existe pas peuvent … avoir une… existence), tout est identité. On se construit une identité, on transforme son identité, on consomme de l’identité, bref on abuse de l’identité. De quoi parlons-nous exactement ? Ce premier balayage du concept d’identité nous permettra d’en saisir quelques acceptions.

Et pourtant nous savons combien malgré toutes les modes, toutes les pressions, toutes les approximations et les vicissitudes, l’identité fondatrice d’un peuple, d’une personne demeure son bien le plus inaliénable. L’histoire, aussi brutale fut-elle, nous le démontre constamment. Tous les despotes, tous les fous, tous les tortionnaires, tous les génocideurs sont impuissants face à ceux qui se sont fait un devoir de rendre à l’Homme, même à titre posthume, ce qui le différencie de tout autre espèce vivante, ce qui lui appartient en propre, son Identité, son humanité.

L’équipe de rédaction d’Intura.net


20 janvier 2005

l'écriture n'est pas le savoir

Illustration originale © Richard Cerf 2005


29 décembre 2004

Égalité ou match nul ?

« Ça va bien, mais nous avons un petit problème »…

Dans un destin, tout se résumerait-il à cette petite phrase ?

Si la vie tourne souvent à l’incompréhension puis au pugilat est-ce par absolue nécessité ou parce qu’un penchant irrépressible (sa nature) amène l’Homme à se mesurer à l’Autre ?

La guerre est-elle fondatrice des civilisations ou attribut incontournable de celles-ci ?

Autant d’interrogations qui ne manqueront pas de rester en arrière plan à la lecture de notre première approche de la notion de civilisation au travers de Cazeneuve.

La compétition serait-elle l’avatar policé de la guerre ? Une guerre civilisée en quelque sorte. Posée ainsi, la question pourrait nous laisser penser que nous cheminons vers plus de maturité, de douceur…

Et pourtant à y regarder de plus près, dès leur plus jeune âge les enfants français, dans le cadre de l’école, sont conduits à exercer une intelligence compétitive. Elle doit les conduire immanquablement à l’obtention du Diplôme, sésame magique sans lequel, vu de l’hexagone, aucune existence sociale n’est envisageable.

Façonner des esprits bien peignés, que voilà un bel objectif !

Gare à l’échec ou plus simplement sus à l’indépendance d’esprit ou à la différence.

Pas de place hors un conformisme anesthésiant.

Et si une fois pour toute, nous faisions confiance aux capacités de tous les « sauvageons de gare » à nous éclairer sur nos propres comportements pourrions-nous peut-être progresser, ensemble, vers plus de civilisation.

Nous n’aurions plus à décrypter attentivement ce qui sort du robinet de l’« information ».

Nous ne trébucherions plus sur des stigmatisations ou des archétypes si forts que ceux qui en sont victimes n’auraient plus à nous mettre en garde contre nous même.

Le vénérable vieillard pourrait continuer à dormir en paix sans crainte de voir l’image de son repos pacifique flétrie par quelques arrières pensés dominatrices.

Égalité ou match nul ? Un combat d’arrière garde ?

Et si la situation ne se posait déjà plus en ces termes ?

Partout dans le monde, des hommes se forgent une vie qui ne répond plus aux vieux critères sclérosant, une vie pleine de créativité, de mixité, de mouvement, d’ouverture…

Nous savons que ce courant nouveau existe très près de nous…

Ces hommes n’abandonnent rien de leurs racines, de leur culture mais ils sont fondamentalement perméables aux autres. Ils circulent, s’imprègnent,  se nourrissent d’apports étrangers, les font leurs. Loin de perdre leur identité, ils s’enrichissent des apports autres.

Assistons-nous à l’émergence d’une nouvelle civilisation ?

Certes ces hommes luttent quotidiennement pour rester dans cette dynamique, mais de ce combat nous sortirons tous vainqueurs.

Que 2005, nous permette de partager cette expérience d’une vie riche de l’Autre !

L’équipe de rédaction d’Intura.net


30 novembre 2004
L’intégration sociale de King-Kong l’aurait-il rendu mobile ?

Prenez un être hybride mi-homme d’ici - l’autochtone - mi-autre métissé d’ailleurs. Laissez-le se promener dans la vie et vous obtiendrez panique sur la ville. Vous pensez que nous exagérons ? À peine. Il suffit de se brancher sur son environnement immédiat et constater que l’Autre n’est pas toujours l’opportun.

Demandez à tous ceux qui sont nés quelque part, juste un peu plus loin, s’ils sont les bienvenus ? Nous ne sommes pas certains que le refrain de Pancho Moya « Tu es étranger, viens chez moi » se chante avec le même amour par delà les océans.

Et pourtant quoi de plus humainement  partagé que ces désirs de se relever, de travailler pour ceux qui un jour se trouve dans l’obligation de s’éloigner pour vivre mieux. À moins qu’il ne s’agisse de la concrétisation d’un rêve d’enfant, partir. Mais quelles différences entre ces situations ?

Marcia Gomis Cá nous fait partager une première partie de son travail de DEA qui illustre cette volonté farouche et souvent réussie de s’adapter pour des jeunes africains ou antillais diplômés. Rêvons un peu… Si toute cette énergie gaspillée à se cogner contre « le plafond de verre » trouvait à se mobiliser pour ressourcer des sociétés « vieillissantes » qu’adviendrait-il ?

C’est ici que nous retrouvons le King Kong de Richard Cerf.

Souvenez-vous !
Des impressions en noir et blanc…
Une palissade près d’un rivage propice aux accostages et des miradors qui protègent ? Isolent ? Ou… aiguisent la curiosité ?
Une équipe de scientifiques explore des terres inconnues… À la poursuite des ses rêves ?
Et découvre… Un grand indigène…
Déraciné, il finira par errer dans une ville de verre et d’acier en semant le chaos.

Et pourtant, nous savons que derrière cet être effrayant peu adapté aux usages locaux un grand cœur va s’enflammer pour une fille du pays.

Aïe !

L’équipe de rédaction d’Intura.net


11 novembre 2004
Rouges ou bleus, les yeux ont la couleur de l’esprit…

Que serait le monde sans cette diversité protéiforme qui occupe Intura.net ?
Lisse et plat comme un jour sans joie…

Sortir de nos traités.
Interroger la vie qui palpite tout près, au bas de notre immeuble.
Se transporter en d’autres terres.
Migrer immobiles.
Boubous du samedi, kaftans du vendredi, kippas. Dégaines de jeunes blacks, portables chromés en sautoir. Taxi de brousse métropolitaine succombant sous les valises à roulettes de quelques jeunes beurettes en vadrouille rieuse.
Succession de petits riens qui impriment nos rétines.
Traquer ces instants fugitifs qui viennent télescoper le quotidien.
Garder l’œil ouvert et déciller les esprits.

Devenir à notre tour des grioccidentaux.
Ciseler des instantanés.
Rapporter le caïman à ses propriétaires.
Protéger le chien Dogon affublé de son drôle de nom.
Chanter l’espoir avec le continent noir.
Accompagner la respiration ténue du sable.
Empêcher le cœur de Madame Bâ d’éclater.
Convoquer Princesse mordorée pour endiguer les vagues de partants.

Plus besoin de visa au long cours… Il suffit de voir et d’écouter.
Ecouter ceux qui ont tout à dire, leur exil, leurs espoirs, leur difficulté à comprendre. Trouver sa place. Rebâtir. La Vie pour unique objectif.
Intura.net se veut passeur de ces instantanés d’humanité.
Passeur dans les écrits, dans les Dits.
La rencontre-débat du 19 novembre prochain sera lieu de parole, chroniques de vie.

Au travers de leurs yeux ou bleus ou rouges, sans doute révéleront-ils que le migrant n’est pas toujours celui qui s’est frotté aux plus longues distances.

L’équipe de rédaction d’Intura.net

27 octobre 2004
Paradoxe, paradigme et… paracétamol

Ce mot culture autour duquel nous travaillons depuis quelques années n’en finit pas de se jouer de nos interrogations et de nos réflexions. Et encore, s’il ne s’agissait que de nous, nous pourrions nous dire que décidément nous prenons un certain plaisir à nous triturer les méninges ! Un peu de repos aurait tôt-fait de nous remettre en forme et nous pourrions passer à d’autres sujets.

Mais, ce serait sans compter sur les internautes et les participants aux rencontres d’Intura.net. Chacun y va de sa définition, de ses références, de son champ d’étude, de ses expériences personnelles et-ou professionnelles et le débat s’élargit à notre plus grande satisfaction! .

Paradoxe ? Culture, ce mot tant usité, volontiers déconstruit, reconstruit par les chercheurs trouve tous ses « sens » quand il est revêtu de la part la plus intime de chacun. Alternativement caché puis revendiqué, brandi comme un trophée ou enfoui au plus profond de l’humain qui souhaite se fondre dans un environnement que d’aucuns souhaiteraient neutre. Mais de neutralité, il n’existe pas.

Vous pensiez sans doute que le simple fait de sortir le samedi soir ne prêtait pas à conséquence. Et bien, découvrez que « prendre sa caisse pour aller en boîte » dénote beaucoup plus d’une conduite culturelle française que de « monter dans son automobile pour aller danser » traduction libre du « just do it » des anglo-saxons qui plongent plus volontiers dans l’action.

Nos mots nous trahissent intimement.

De mots en maux, les passeurs de cultures plus délicats que les médiateurs interculturels de la nomenclature administrative nous ont permis de comprendre que les soins à la personne en souffrance ne pourraient jamais se réduire à la seule prescription d’un comprimé de paracétamol. Ce fut sans doute l’un des temps forts de notre premier débat. Gageons que « migrant, aujourd’hui » thème de la rencontre du 19 novembre prochain ne nous entraîne pas dans un déferlement de paradigmes.

L’équipe de rédaction d’Intura.net

11 octobre 2004

Flux contre murs

1 million de chiliens vivent en exil pour une population de 13 millions d’habitants.

20 millions de mexicains vivent aux Etats-unis dont 5 millions, environ, sans papier,

300 000 personnes supplémentaires passent chaque année illégalement la frontière mexicano-américaine…

Combien de fugitifs Est-allemands réussirent-ils à franchir le mur de la honte pour échouer à l’Ouest et combien sont-ils morts?

Mourir dans son pays liquidé par un régime dictatorial ou choisir de vivre ailleurs avec tous les maux que cela comporte, Pancho Moya, au travers d’un récit de vie douloureux mais plein de retenu nous donne un éclairage personnel sur l’existence de l’exilé.

Qu’il soit Chilien, Mexicain, Allemand, Palestinien, Chinois aucun mur, aucune frontière n’aura raison du désir de l’homme d’améliorer son sort ou de sauver sa peau. Il devient de facto, l’exilé, l’étranger, celui qui doit vivre dans un autre monde, porteur de sa propre culture combinable à celle du pays d’accueil.

Plus que jamais les flux migratoires enflent et tournent autour du monde. Aucun continent ne peut prétendre se calfeutrer et se protéger derrière ses frontières, ses législations. Nous serons et nous sommes déjà tous concernés par la culture de l’Autre.

Culture, un mot qui n’arrête pas de changer de sens. Nous sommes passés d’un dogmatisme absolu à un relativisme total induit par la montée forcenée de l’individualisme narcissique. Intura.net, fait le point sur  ce concept complexe et contradictoire de culture.

Du concept à l’action, nous invitons des acteurs sociaux à confronter leurs expériences de terrain sur la diversité culturelle, le 15 octobre prochain à 18h00 au Chico Loco à Bordeaux. Cette rencontre-débat est ouverte à tous et sera consultable sur le site en début de semaine prochaine.

L’équipe de rédaction

04 octobre 2004

Intimes regards

Vous serez peut-être étonnés par cette nouvelle rubrique qui vient de s’ouvrir sur INTURA. Au milieu des communications scientifiques de fonds qui figurent sur ce site et représentent le cœur de l’activité de notre groupe de recherche, nous avons souhaité faire figurer quelques tableaux plus intimes. Temps de respiration et d'imprégnation sans lesquels  les réflexions sociologiques ou politiques deviendraient vite asséchantes.

Bamako partagée. 
Un regard, celui de Richard CERF, photographe marquant de notre époque, qui au travers de quelques feuillets nous livre sa réalité… sans filtre… prendre en pleine tête… filles et  petites filles… pont sanglant entre deux réalités… Changer nos regards pour nous laisser submerger. Un espace où les mots valent images.

Des maquis africains au maquis corse,  le vocabulaire se jouerait-il de nous ?
Ici, nous vous offrons d’effleurer la notion d’« identité » telle qu’elle est dévoilée avec pudeur par Jean Claude ACQUAVIVA. En quelques mots tout est dit par lui et pour nous, tout commence… car comment proposer des clefs pour comprendre les cultures sans s’interroger sur ces notions de « métissage », d’« identité »…

C’est cette dernière problématique que nous tenterons de cerner lors de notre première Rencontre-Débat du 15 octobre prochain à Bordeaux (pour les conditions pratiques reportez-vous à la rubrique calendrier). Nous mettrons en commun et débattrons avec des  professionnels des secteurs sociaux, éducatifs et juridiques de leurs expériences en milieu à cultures multiples… Mettre en avant des spécificités identitaires différentes ou trouver un terrain commun où chacun en s’adaptant pourra développer sa personnalité propre sans pour cela perdre son identité ?

D’autres regards sur des intimités.

L’équipe de rédaction.

09 septembre 2004

Élargissons le débat !

Intura.net, fidèle à sa volonté de tendre les clefs des cultures, adopte maintenant de nouvelles formes de discussion en proposant le débat public.
Séminaire, journée scientifique et colloque viennent enrichir ses formes d’expression. Ces trois niveaux d’échange marquent la volonté d’approfondissement de l’équipe Intura.
Favoriser l’émergence d’un centre de recherche avec ses travaux, ses manifestations publiques et ses publications, Intura conserve son  ancrage initial : les publications sur le net. Sa volonté est de soutenir le débat et la circulation des connaissances sur un sujet aussi complexe que les cultures, et, d’initier une pensée en rupture avec les cadres institutionnels de réflexion.

Séminaire : rencontres de travail autour de questions se rapportant à la philosophie d’Intura. Moments d’échanges, de débats et surtout de regards croisés censés éclairer un sujet, sans pour autant chercher le consensus.
De durée limitée, trois à quatre heures, le séminaire est bimestriel.
Les thèmes retenus pour les séminaires Intura :
- l’intervention sociale dans les milieux interculturels,
- immigration et mobilité,
- l’identité en question,
- mémoire et architecture urbaine.

Journée scientifique : approfondissement d’une question, d’un concept, d’un thème, sur une journée appuyée de sa publication.
Les interventions s’inscrivent dans une démarche d’apport et de renouvellement des thématiques proposés en utilisant la démonstration comme mode argumentaire. Ces moments de travail et de réflexion entre des exposants et un public ont pour but de participer à la recherche fondamentale, expérimentale et appliquée.
Les thèmes de la journée scientifique Intura :
- de la question des identités dans l’espace,
- culture et cultures,
- culture et technologie.

Colloque : dans la continuité de la journée scientifique il nécessite une durée plus importante autour d’un scientifique sur des questions théoriques.
Structuré de conférences, de discussions et de synthèses sur les sujets abordés, le colloque justifie la présence de compétences multiples reconnues (au niveau scientifique) dans les différents domaines d’intervention.
Le colloque est utile pour faire le point sur une question donnée, pour évaluer le niveau d’avancement de la recherche sur un thème, pour discuter de nouvelles perspectives de recherche et pour communiquer sur l’état d’un débat. Il nécessite une publication.
Deux thèmes sont proposés pour le premier colloque Intura :
- situation migratoire et mobilisation identitaire,
- l’acte migratoire.

Vous trouverez dans le calendrier les lieux et dates de ces événements. Vous pouvez aussi réagir aux contenus d'Intura en nous envoyant un mail, voir "réagissez à ce texte" en haut de chaque article. Et, bien sûr, vos contributions sont les bienvenues.

Intura sort de sa toile pour mieux la tisser.

L’équipe Intura


18 août 2004

Mettons-nous bien d’accord !

Comment parler des cultures si l’on ne s’interroge pas sur la culture ?
Débuter ou presque, sans revisiter les définitions ?
Peut-on raisonnablement faire l’impasse sur une clarification des termes et concepts, tant le mot culture est galvaudé, assaisonné à toutes les sauces ?…
Première livraison sur le thème central d’intura.net qui sera suivie d’autres abords, d’autres approches, de vos réactions ou de vos contributions.
Ce site doit vivre d’échanges variés, les fondateurs n’en revendiquent que la paternité…
Au fait pourquoi ne parle-t-on jamais de maternité dans ce cas précis ? Une habitude toute baignée d’une culture sexiste qui voudrait que décidément les choses sérieuses ne soient confiées qu‘aux hommes… Les femmes n’ayant été dotées, officiellement, d’une âme que fort récemment, l’intelligence leur viendra bientôt… Peut-être…
Au rayon des « facilités » de langage ou des tics de pensée, il est admis que l’efficacité dans les affaires est l’apanage des protestants. De là à ne voir dans la naissance du capitalisme que l’apport fondateur du protestantisme, il n’y a qu’un pas allégrement franchi par quelques fondamentalistes chrétiens.
Vagues rappels de quelques poncifs écornés tirés d’une « lecture » approximative du texte original ou pire encore de commentateurs mal inspirés du texte célèbre de Max Weber Ethique protestante et esprit du capitalisme.
Le plus sérieusement du monde, ces « terroristes » de la pensée manipulatrice peuvent écrire et convaincre un public fragile que les « protestants sont 6 fois plus efficaces que les catholiques et 40 fois plus que les orthodoxes !!! »…
Au secours…
Les âmes mal éduquées à la lecture simpliste de Weber distordent ce qui fut et demeure une étude phare dans le domaine des cultures. L’auteur s’était bien gardé d’aborder le sujet sous cet angle donc de tirer ce genre de conclusions qui sont tout bonnement aberrantes… Réduire l’Autre à des statistiques… Belle avancée !
Et pour ceux qui en douteraient encore, reportez-vous à la lecture de l’article critique que Jacques Ellul, intellectuel dans la Réforme, a fait dEthique protestante et esprit du capitalisme. Transparaissent ici toute la finesse et la rigueur d’analyse d’un penseur que la France a trop tendance à oublier alors que les chercheurs et enseignants états-uniens tiennent sa pensée comme indispensable à la compréhension du monde contemporain.
Et puisque décidément, Intura n’a pas choisi la facilité, revisitons donc la notion d’ethnie et nous verrons que c’est tout sauf ce que nous avons l’habitude de lire ou d’entendre…
Avant de colloquer (en colloque), de symposer (en symposium), de communiquer (en articles) … mettons-nous bien d’accord… sur la pertinence de notre vocabulaire et de nos concepts donc de nos propos au quotidien, le monde et ses cultures n’en seront, sans aucun doute, que moins rudes… 

L’équipe « mixte » des rédacteurs


24 juillet 2004

Et pourtant nous le savions !

28 mai - 28 juillet : deux mois d’existence et déjà une première restructuration d’importance.

En démarrant INTURA, nous savions qu’un immense champ de recherche s’ouvrait devant nous. Ce n’était pas le fond qui allait manquer mais plutôt la forme qui risquait de ne pas servir correctement le contenu.
Cette réorganisation en « clefs » et « rubriques » devrait vous permettre de mieux cerner le contenu du site.

Mais, comment aborder les cultures ? Sans jamais asséner de vérités, colporter d’idées préconçues, surfer sur une vague mode du moment.

Trouver un ton ? Jugez-en vous-même.
Offrir des axes  singuliers de pensées ? Fondateurs d’Intura, nous n’appartenons  à aucune chapelle, aucun courant, aucune école de pensée.
Explorateurs nous sommes, explorateurs nous entendons rester.

Interroger inlassablement le terrain.
Consulter les grands anciens : Weber, Marx, Douglas, Goffman mais aussi Bourdieu, Crozier, Ellul…

Et réfléchir pour avancer des approches transverses aux cultures.
Les cultures ne sont pas affaire de sociologues, de  politologues ou de linguistes mais au carrefour de toutes ces disciplines, de bien d’autres encore et surtout de nos vies quotidiennes .

Comment expliquer la décomposition politique actuelle de l’Afrique, si nous ne prenons pas en considération sa géographie, son histoire et son organisation sociale? A y réfléchir de plus prés, toutes les clefs peuvent servir à comprendre, mieux qu’un « musée doré », l’Africain migrant que nous croisons chaque jour en Europe.
Le migrant roumain est-il si différent du migrant iranien ou sénégalais ?
Penser le capitalisme à travers le protestantisme ou replacer le judaïsme dans une approche débarrassée des scories du conflit Israëlo–Palestinien, nous voyons que les religions ne peuvent être absentes des débats.
Jeûner ou boire du coca ethnique décidément rien n’est neutre, et surtout pas, pour le Québec, de s’épanouir à l’ombre d’un embarrassant voisin tout en continuant à parler le joual.

Enfin « on ne va pas s’enfarger dans les fleurs du tapis » !

Saisissez-vous d’Intura et des clefs que nous vous offrons.
Faites-vous votre propre grille de lecture et dialoguons.

L’équipe des rédacteurs